Les approches traditionnelles ne sauraient être suffisantes pour endiguer et résoudre la crise de la biodiversité. Puisque le changement de biodiversité émane de l’influence grandissante des humains sur leur environnement, il faut combiner à la fois des recherches en sciences naturelles et en sciences sociales. Les sciences de la biodiversité sont donc un domaine multidisciplinaire utilisant des outils et des théories issues de différentes matières comme la biologie moléculaire, la taxonomie, la génétique, le savoir traditionnel, les sciences politiques, l’éco-informatique, l’économie et l’écologie.
La science de la biodiversité a évolué au cours des quinze dernières années grâce à des progrès techniques remarquables en matière de puissance de calcul et de disponibilité des données. Les programmes de surveillance de la biodiversité, ainsi que les projets de recherche et la science citoyenne génèrent des quantités massives d’informations qui peuvent être utilisées pour prédire les futurs impacts des activités humaines sur la biodiversité. D’autres domaines des sciences de la vie, comme la génomique, la médecine et les neurosciences, ont relevé le défi des données massives en développant des infrastructures de calcul, des pipelines de données et des cadres analytiques, alors que l’écologie est comparativement en retard. Il est donc nécessaire d’adopter une approche spécifique pour améliorer les connaissances informatiques de la future génération d’écologistes. Le programme de formation en méthodes numériques appliquées à la science de la biodiversité (BIOS2) a été développé pour répondre à ce besoin. BIOS2 est une communauté de jeunes chercheurs qui explorent et appliquent des méthodes informatiques et quantitatives de pointe afin de relever les défis des sciences de la biodiversité. À travers des formations techniques et transversales, des groupes de travail, des stages et des activités de collaboration et de réseautage, le programme vise à élargir les perspectives et les compétences des étudiant.e.s et stagiaires postdoctoraux, et à les préparer à une carrière à fort impact en science de la biodiversité. Pour questions : info.bio2@usherbrooke.ca
Funding source: Programme de formation orientée vers la nouveauté, la collaboration et l’expérience en recherche (FONCER) du CRSNG.
Erin Bayne, Joël Bêty, Anne Bruneau, Andrew Gonzalez, Steven Kembel, Sarah Otto, Pedro Peres-Neto, Timothée Poisot, Andrew MacDonald
Dans les paysages fonctionnels, l'accent a été mis sur la production bon marché, fiable et efficace des services écosystémiques individuelles telles que la nourriture, l'énergie ou le bois, ignorant la plupart des effets sur d'autres services ou d'autres endroits. Nous prenons des décisions de cette manière même si nous avons de bonnes preuves qu'il existe des interactions entre les secteurs de ressources naturelles, entre les régions et entre les services écosystémiques. Ceci mène à des décisions de grande importance concernant l'avenir prises de façon isolée et fragmentaire avec une image limitée des risques écologiques, économiques et sociaux associés à ces décisions. ResNet (2019 – 2024) est conçu pour fournir les connaissances et les informations intersectorielles nécessaires à la gestion des paysages fonctionnels afin d'assurer la fourniture de multiples services écosystémiques pour de multiples bénéficiaires, maintenant et à l'avenir. Pour y arriver, ResNet concentre ses travaux sur trois principaux thèmes pour lesquels les études sont peu nombreuses, dans six paysages fonctionnels du Canada. Dans chacun des six paysages, le réseau ResNet a lancé une série d’études sur la production, la modélisation et la gouvernance de services écosystémiques multiples, conçues en collaboration par des universitaires, le secteur privé, les administrations publiques, les ONG, les partenaires autochtones et d’autres intervenants. Le réseau ResNet est un groupe interdisciplinaire de chercheurs (100+ chercheurs, 11 universités, 17 organisations partenaires), notamment des chercheurs reconnus internationalement pour leur expertise en écologie, en économie, en gestion des ressources naturelles, en gestion socioécologique, en résilience des systèmes, en statistiques et en modélisation. Finalement, le réseau ResNet mettra au point de nouveaux outils permettant d’estimer les effets des décisions en matière de gestion et d’utilisation des terres sur les services écosystémiques multiples des paysages fonctionnels du Canada. Ces outils pourront améliorer l’intendance des paysages fonctionnels du Canada et de tous les services écosystémiques qu’ils fournissent, tout en faisant avancer les connaissances scientifiques fondamentales sur ces services écosystémiques.
Funding source: CRSNG
Elena Bennett, Jérôme Dupras, Andrew Gonzalez, Dominique Gravel, Gordon Hickey, Murray Humphries, Etienne Laliberté, Stéphanie Pellerin, Monique Poulin
Le rapport sur la science de la connectivité écologique dans la Région de la Résolution 40-3 passe en revue la science de la connectivité et l'ensemble des plans et projets axés sur l'évaluation et la protection de la connectivité écologique de la région nord-est de l’Amérique du Nord. Ces projets sont désormais répertoriés sur le portail Web de la connectivité écologique (https://connectiviteecologique.com). Les objectifs et la portée géographique de ces projets sont comparés, tout en contrastant les méthodes et mesures scientifiques utilisées pour définir les réseaux d'habitats et de corridors qu'ils identifient. Ces méthodes sont comparées aux approches actuelles de la littérature scientifique sur la connectivité et les possibilités d'intégrer les informations et les objectifs de conservation dans les plans sont identifiées. Pour faciliter l'interprétation, un bref examen des concepts clés de la recherche sur la connectivité est fourni. En comparant les méthodologies, les échelles et la couverture de ces projets, les auteurs de ce rapport identifient les lacunes actuelles des analyses, mais aussi les possibilités d'exploiter la science de la connectivité pour la conservation dans la région.
Funding source: Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs
Andrew Gonzalez, Alexandre Arkilanian, Valentin Lucet
Depuis des décennies, le Québec méridional subit des pressions de développement importantes et soutenues, et fait face à de forts arbitrages pour l’utilisation du territoire et des ressources qu’il contient sur un modèle économique de type extractif qui évolue peu. Pourtant, la biodiversité du Québec est principalement concentrée dans cette partie de la province, plus diversifiée que les zones plus au nord. Ces pressions affectent la biodiversité et induisent de profonds changements dans les fonctions et les services rendus par les écosystèmes dont dépendent de nombreux secteurs économiques, et plus globalement, notre bien-être. Cette situation est d’autant plus préoccupante que la biodiversité est généralement reconnue comme la base de toute stratégie d’adaptation face aux changements climatiques. Pour que la société québécoise puisse faire face aux changements environnementaux, qu’ils soient locaux ou plus globaux, il est nécessaire de développer une autre relation à notre patrimoine naturel, en particulier au sud du 49e parallèle du Québec. La demande sociale grandissante pour la protection de l’environnement témoigne de l’importance de ces enjeux pour de nombreuses parties prenantes, et il se dégage un large consensus face aux actions qu’il conviendrait de mettre en œuvre. Le Québec doit se doter d’un plan ambitieux pour initier et encadrer les changements qui s’imposent dans notre manière d’occuper et de gérer le territoire et les ressources qu’il contient. C’est à partir de ce constat que le Centre de la science de la biodiversité du Québec (CSBQ), la Chaire de recherche du Canada en économie écologique de l’Université du Québec en Outaouais, la Chaire Liber Ero en biologie de conservation de l’Université McGill, le Regroupement national des conseils régionaux de l'environnement du Québec et le Réseau de milieux naturels protégés (RMN) ont initié le projet d’un Livre blanc pour le Sud du Québec. L’objectif de cette démarche est de proposer une vision consensuelle et de faire émerger de grandes orientations sous lesquelles pourront être regroupées des mesures concrètes en faveur du maintien de la biodiversité au sud du 49e parallèle.
Jérôme Dupras, Andrew Gonzalez
Les populations de vertébrés - des oiseaux aux poissons aux antilopes - ne sont pas, en général, en déclin, en dépit de ce qui a été pensé et dit précédemment. Une équipe de biologistes, dirigée par l'université McGill, a découvert, dans un article publié récemment dans Nature, que le portrait peignant les populations de vertébrés de toutes sortes en déclin spectaculaire est dû à des anomalies : quelques populations dont le nombre d'individus diminue à un rythme extrême. Une fois que ces valeurs aberrantes sont séparées du reste, une image très différente et bien plus prometteuse de la biodiversité mondiale émerge. Tout se résume aux mathématiques, à la modélisation et aux différentes approches de calcul des moyennes : On estime généralement que les populations de vertébrés ont diminué en moyenne de plus de 50 % depuis 1970, sur la base des données historiques de surveillance de la faune sauvage. "Toutefois, compte tenu des méthodes mathématiques utilisées précédemment pour modéliser les populations de vertébrés, cette estimation pourrait résulter de deux scénarios très différents : des déclins systématiques généralisés ou quelques déclins extrêmes", explique Brian Leung, écologiste à McGill, titulaire de la chaire UNESCO du dialogue pour la durabilité et auteur principal de l'étude. Dans cet article, les chercheurs ont abordé la question différemment. En utilisant un ensemble de données de plus de 14 000 populations de vertébrés du monde entier rassemblées dans la base de données Living Planet, les chercheurs ont identifié environ 1% des populations de vertébrés qui ont subi des déclins extrêmes depuis 1970 (comme les reptiles dans les zones tropicales d'Amérique du Nord, centrale et du Sud, et les oiseaux dans la région indo-pacifique). En tenant compte de ce 1% extrême, les chercheurs ont constaté que les populations de vertébrés restantes ne montraient aucun signe général d’augmentation ou de diminution lorsqu'elles étaient regroupées. "La variation de cet agrégat mondial est également importante. Certaines populations sont vraiment en difficulté et des régions comme l'Indo-Pacifique affichent des déclins systématiques généralisés. Toutefois, l'image d'un "désert de biodiversité" mondial n'est pas étayée par des preuves", déclare M. Leung. "C'est une bonne chose, car il serait très décourageant que tous nos efforts de conservation au cours des cinq dernières décennies n'aient que peu d'effet". "Nous avons été surpris par la force de l'effet de ces populations extrêmes dans l'estimation précédente du déclin mondial moyen", ajoute le co-auteur Anna Hargreaves, professeur dans le département de biologie de McGill. "Nos résultats permettent d'identifier les régions qui ont besoin d'une action urgente pour remédier à un déclin généralisé de la biodiversité, mais ils donnent également des raisons d'espérer que nos actions peuvent faire la différence".
Funding source: Mcgill
Alex Arkilanian, étudiant en master au laboratoire de Andrew Gonzalez, écrit sa thèse sur la connectivité aquatique. Avec le soutien du MELCC, du MFFP et du MTQ, Alex réalise une évaluation de la connectivité du meunier noir (Catostomus commmersoni) dans bassin versant de la rivière Yamaska. En utilisant une modification de la mesure de la connectivité du réseau, Alex utilise les besoins en matière d'habitat de cette espèce représentative généraliste afin de comprendre sa connectivité fonctionnelle sur de multiples étapes de sa vie, compte tenu des barrières naturelles et anthropiques existantes telles que les barrages, les ponceaux et les chutes d'eau. L'objectif principal de cette évaluation est de déterminer les sites importants pour la conservation de cette espèce en tenant compte à la fois de la connectivité et de la qualité des habitats importants pour les adultes et le frai. Cette évaluation permettra également d'établir un ordre de priorité des barrières anthropiques dans la région qui affectent le plus gravement la connectivité du meunier noir. Cette évaluation jettera les bases d'une évaluation élargie de la connectivité pour la plus grande région des basses terres du Saint-Laurent et pour un portefeuille élargi d'espèces de poissons importantes. La connectivité aquatique a été sous-estimée dans la conservation des eaux douces et cette collaboration avec les ministères provinciaux représente un pas important dans la direction d'une prise en compte plus directe de la connectivité des rivières dans la conservation des poissons d'eau douce.
Funding source: MELCC, MFFP et MTQ
Ce rapport technique vise à soutenir la compréhension et l'utilisation des méthodes biologiques classiques pour la gestion des espèces exotiques envahissantes qui menacent la biodiversité et les services écosystémiques, ou qui dégradent ou transforment déjà les écosystèmes et les milieux naturels indigènes. Le rapport présente un examen détaillé de l'historique de la réussite, de l'échec et de la rentabilité des programmes de lutte biologique classique contre les différents groupes taxonomiques d'espèces exotiques envahissantes dans les secteurs agricole et environnemental, montrant que la probabilité de réussite est tout à fait spécifique à la cible, mais que les avantages ne sont pas toujours spécifiques au secteur. Il peut y avoir des avantages conjoints pour les écosystèmes naturels et agricoles. La nécessité d'aborder la question de l'acceptation éthique et sociétale de l'introduction d'une autre espèce exotique "bénéfique" pour contrôler une espèce exotique envahissante existante est également étudiée afin de montrer comment la lutte biologique classique a obtenu l'acceptation du public dans certains contextes et régions, mais que des processus doivent être mis en place pour aborder ces questions plus largement dans le monde. Un cadre éthique est proposé. Deux sections couvrent les mécanismes et accords réglementaires nationaux et internationaux existants qui soutiennent l'application de la lutte biologique au niveau national et régional, tout en identifiant les lacunes réglementaires. Le rapport fournit également un examen complet des impacts directs et indirects non ciblés des programmes de lutte biologique existants et des facteurs de risque (tant perçus que réels) qui y contribuent. Après une brève discussion sur les perspectives d'avenir de la lutte biologique classique contre les espèces exotiques envahissantes qui menacent ou transforment de manière nuisible les biens environnementaux, le rapport conclut par un aperçu de ce que les pays et les juridictions, qui n'entreprennent pas actuellement ou activement la lutte biologique classique, doivent prendre en considération pour commencer à adopter une telle approche et à utiliser la lutte biologique classique à l'avenir, s'ils souhaitent l'envisager. Ce rapport contient également, de manière impartiale, les informations et les conclusions basées sur les soumissions des Parties et des autres gouvernements en réponse à la notification 2015-0525 de la Convention sur la diversité biologique.
Funding source: CBD
Le professeur en écologie marine de l’UQAC, le Dr Mathieu Cusson, avec ses collègues provenant de 13 institutions canadiennes, vient de publier la plus vaste étude à ce jour sur la biodiversité des fonds marins du Canada. L’étude intitulée « Seafloor biodiversity of Canada's three oceans : Patterns, hotspots and potential drivers » a été publiée très récemment dans la revue Diversity and Distributions, un journal de premier plan dans le domaine. L'étude a évalué la biodiversité marine benthique des trois océans du Canada, du Pacifique à l'Atlantique en passant par l'Arctique. Le Dr Mathieu Cusson a orchestré les travaux de cette étude qui ont été amorcés dès 2013. Son postdoctorant et premier auteur de l’étude, le Dr Chih-Lin Wei, aujourd’hui professeur d'océanographie à l’Université Nationale de Taiwan, indique : « Il a fallu déployer d'énormes efforts pour compiler et analyser les données de plus de 13 000 échantillons, couvrant plus de 6 000 sites dans les trois océans du Canada. Nous sommes heureux de pouvoir réaliser ce projet. Il a été difficile de trouver, de formater, de valider et de normaliser les données sur la diversité ». Le Dr Wei ajoute que l’étape la plus cruciale a été de garantir aux fournisseurs de données que leurs données étaient entre de bonnes mains. « À l'aide d'informations sur le terrain compilées sur plusieurs années par plusieurs laboratoires, cette équipe a utilisé les données de près de 3400 espèces et taxons pour identifier les points chauds de la biodiversité dans les écosystèmes marins canadiens », a déclaré le Dr Ricardo Scrosati, coauteur de l'Université St. Francis Xavier. L'équipe a utilisé une méthode statistique de pointe en évaluation de la biodiversité. Cette méthode, développée par une statisticienne taïwanaise de renom, la Dre Anne Chao, pour estimer la biodiversité à partir de divers engins d'échantillonnage, puis a utilisé des informations environnementales pour explorer les causes les plus probables des patrons de la biodiversité observée. « Avec près de 60% de taxons de plus que les études précédentes, notre étude montre des points chauds inédits de la biodiversité, entre autres dans l'Arctique canadien, montrant que la vision dominante de la diminution de la diversité avec la latitude n’est pas toujours valide » explique le Dr Mathieu Cusson, leader du projet. Le Dr Scrosati dit que dans l'ensemble, nos résultats fournissent des informations précieuses qui devraient améliorer, entre autres objectifs, la conception d'aires marines protégées pour préserver notre riche et fascinante biodiversité benthique marine. "Nous sommes heureux de voir l'étude publiée dans cette revue, car elle a un facteur d'impact très élevé, ce qui suggère que l'étude sera largement vue dans la communauté scientifique du monde entier. Ainsi, d'une part, nous espérons attirer des collègues talentueux et les étudiants à poursuivre leurs études sur la biologie marine et, d'autre part, nous espérons voir nos approches appliquées à d'autres parties du monde vers une synthèse mondiale que la science est toujours à la recherche ", a déclaré le Dr Scrosati. Pourquoi étudier la biodiversité d’habitats qu’on ne voit pas ? Le Dr Mathieu Cusson souligne que la connaissance de la biodiversité des fonds marins aide à comprendre le fonctionnement des écosystèmes. Aussi, si dans un avenir proche les écosystèmes sont appelés à être modifiés dans leur biodiversité, ces études aiguillonneront les chercheurs sur les conséquences pour leur fonctionnement et, ultimement, pour les services écosystémiques qu’ils nous fournissent.
Les ours polaires sont très vulnérables en raison de la fonte de la glace de mer, induite par le changement climatique, car elle réduit leur accès à leur principale source de proie, les phoques annelés, qui doivent se déplacer sur la glace. Par conséquent, certains ours ont modifié leur comportement de recherche de nourriture en utilisant davantage les ressources alimentaires terrestres, comme les carcasses de baleines boréales, les oiseaux de rivage et les œufs d'oiseaux de rivage. Les changements de régime alimentaire peuvent avoir des répercussions importantes sur la santé d'une espèce et des individus, notamment en modifiant leur microbiome de l'intestin, qui est un assemblage de micro-organismes (principalement des bactéries) connus pour mener à bien de nombreux processus métaboliques et immunitaires importants pour leur organisme hôte. À ce jour, le microbiome intestinal est relativement peu étudié pour de nombreuses populations et espèces sauvages. Notre travail vise à décrire et à comparer de façon préliminaire la composition et la diversité des communautés microbiennes intestinales des ours polaires du sud de la mer de Beaufort et de l'est du Groenland, et à approfondir ces connaissances en évaluant comment les différences dans les régimes alimentaires respectifs de ces sous-populations géographiquement disparates pourraient alternativement façonner leur microbiote intestinal. Megan Franz est une étudiante en maîtrise de l'Université McGill qui travaille sur ce projet pour sa thèse. Elle est supervisée par le Dr Melissa McKinney, professeure adjointe au département des sciences des ressources naturelles de l'Université McGill et titulaire d'une chaire de recherche du Canada sur les changements écologiques et les facteurs de stress environnementaux. Mégan est co-supervisée par le Dr Lyle Whyte, professeur au département des sciences des ressources naturelles de l'Université McGill et titulaire d'une chaire de recherche du Canada en microbiologie polaire. Le projet implique également une collaboration avec Kristin Laidre de l'Université de Washington et Todd Atwood de l'USGS Alaska Science Center.
Les orques sont parmi les animaux les plus contaminés de la planète, accumulant des niveaux élevés de contaminants synthétiques dans leurs tissus. Ces contaminants, notamment les PCB (biphényles polychlorés) et les DDT (dichlorodiphényltrichloroéthanes) sont interdits depuis des décennies, mais ils se dégradent très lentement et s'accumulent fortement dans la chaîne alimentaire, ce qui entraîne une exposition élevée des prédateurs supérieurs. De telles concentrations de contaminants exposent les orques, le principal prédateur des océans, à des risques d'effets endocriniens, reproductifs et immunitaires sur la santé. Il a été démontré que le régime alimentaire est un facteur important dans la variation des contaminants parmi les groupes d'orques. Cependant, le régime alimentaire au sein des groupes d'orques de l'Atlantique Nord et entre eux n'est pas bien compris. Notre projet vise à utiliser des traceurs chimiques à haute résolution du régime alimentaire mesuré à partir d'échantillons de biopsie d'orques de l'Atlantique Nord vivant en liberté afin de mieux comprendre les différents régimes alimentaires des principaux groupes d'orques de l'Atlantique Nord et, par conséquent, de comprendre comment cette variation alimentaire peut entraîner des différences d'exposition aux principales classes de contaminants problématiques pour l'environnement.
Melissa McKinney, Anaïs REMILI
L’Herbier Louis-Marie de l’Université Laval est le plus grand herbier universitaire canadien. Avec près de 800 000 spécimens entre ses murs, la tâche d’informatisation de cette collection est monumentale. À ce jour, environ 37% des spécimens, surtout des plantes vasculaires, mais aussi des bryophytes et des lichens sont saisis. Le but d’informatiser la collection de l’Herbier Louis-Marie est de faciliter la gestion et les recherches dans la collection, mais surtout de rendre plus accessible aux chercheurs et au grand public les données de biodiversités de cette collection. Grâce à la collaboration du Centre de la science de la biodiversité du Québec, l’Herbier a pu mettre en place un portail collaboratif d’informatisation de la collection. Les participants utilisent les images des cartons d’herbier déposées sur le portail pour en décrypter et transcrire les informations essentielles tel le nom de l’espèce, le lieu et la date de récolte, ou le nom de la personne qui a récolté le spécimen. Ces informations d’étiquette, parfois manuscrites, parfois dactylographiées, mais généralement complexes et très différentes les unes des autres, sont généralement mieux interprétées par des personnes, même si des technologies de reconnaissance numérique existent. Nous espérons que ce nouveau portail augmente la cadence d’informatisation de l’Herbier Louis-Marie. Les données de biodiversité provenant de l’Herbier Louis-Marie sont diffusées sur le site de l’Herbier (herbier.ulaval.ca) et déposées sur plusieurs agrégateurs de données de biodiversité comme Canadensys, GBIF, le consortium des herbiers nord-américains de lichens et de bryophytes et iDigBio.
Depuis son adoption en 1987, la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables (PPRLPI) a fait l’objet de plusieurs mises à jour, la dernière datant de 2017, et ce, dans le but de résoudre certains problèmes d’application. Dans le cadre du chantier de modernisation du régime d’autorisation en application de la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE), de l’adoption de la Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques (LCMHH) et de la mise en œuvre de la nouvelle Stratégie québécoise de l’eau (SQE), une refonte complète des dispositions de la PPRLPI doit être effectuée, à moyen terme, afin d’y apporter les modifications nécessaires. Celles-ci concernent autant la gestion des zones inondables que des éléments concernant la protection des rives et du littoral, en milieu continental et côtier et possiblement des milieux humides. Une réflexion de fond sur la refonte de cette Politique doit être initiée. L’intégration de nouvelles connaissances et la prise en compte des changements climatiques motivent également cette refonte, de même que les constats sur les problèmes d’application et d’uniformité du cadre normatif minimal par les municipalités. Considérant ces besoins, la Direction de l’agroenvironnement et du milieu hydrique (DAEMH) a décidé de faire appel au Centre de la science de la biodiversité du Québec (CSBQ), afin d’effectuer une étude critique des mesures réglementaires de l’Union européenne et de quelques pays membres et de leur mise en application. Accédez au rapport ici
Funding source: Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, CSBQ, MELCC
- Comprendre les possibilités et les contraintes sociales pour la protection des habitats de diverses espèces fauniques menacées ou vulnérables au sein d’une variété de contextes socioéconomiques et culturels. - Connaître les perceptions des propriétaires fonciers, les réponses sociales et les risques de conflits reliés aux interventions projetées de conservation des habitats fauniques en milieux privés. - Identifier des entraves à la conservation découlant des modes d’aménagement du territoire et des institutions sociales, économiques et politiques - Définir les démarches de collaboration, d’éducation et de sensibilisation à prioriser pour réaliser des interventions légales de conservation en terrain privé. - Évaluer et comparer les modalités de gouvernance et d’organisation sociale dans l’aménagement et la mise en valeur des ressources naturelles en terrain privé en fonction des enjeux de conservation de la faune.
Funding source: Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Centre de la Science de la Biodiversité du Quebec
Jean-François Bissonnette, Sophie Calmé, Konstantia Koutouki, Katrine Turgeon, Louis Tanguay
Le Dialogue fut une conférence de 3 jours, faisant partie d’une série d’événements organisés dans le cadre du Programme de travail conjoint de l’UNESCO-SCDB, ayant pour but d’examiner le sens et les valeurs des liens entre la diversité biologique et culturelle au niveau régional et leurs implications pour trouver des solutions aux problèmes mondiaux auxquels l’humanité fait face. En particulier, le Dialogue cherchait à promouvoir l’échange et la co-création de connaissances entre différents acteurs pour améliorer la compréhension des liens d’interdépendance entre les dimensions biologiques et culturelles de la diversité, ainsi que la compréhension de leurs implications pour la gestion des ressources et les processus de prise de décision. Le Dialogue visait également à sensibiliser sur le rôle des langues autochtones et des systèmes de gestion et de connaissances autochtones et locales, qui constituent la base d’une diversité culturelle riche et florissante.
Le professeur de l'INRS Etienne Yergeau, Ph.D décroche un financement de la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI) pour mieux comprendre les interactions entre les plantes et les micro-organismes dans le sol. « Au niveau de leurs racines, les plantes font des échanges de services avec les micro-organismes, explique le professeur Yergeau. La composition de cette communauté de champignons, de bactéries et d’autres êtres microscopiques change selon les conditions, mais on comprend très peu la dynamique qui régit le tout. Si on arrive à déchiffrer qui fait quoi et comment, on pourra tirer profit des interactions pour aider les plantes à demeurer en santé dans des conditions difficiles. » Ce projet de recherche du professeur Yergeau est également financée par le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement du Québec (MEES).
Funding source: FCI, MEES
Une collaboration Artistico-Scientifique qui a pour but de comprendre comment les sons de notre environnement nous influence en tant qu’humains et d’explorer comment les humains interagissent avec le monde autour, s’éloignant d’une vue anthropocentrique a holistique des interactions écosystémiques.
François-Joseph Lapointe, Ruth Schmidt
Cet outil interactif permet d'identifier les arbres publics de la ville de Montréal et d'effectuer des recherches par nom d'espèce. On y retrouve plus de 350 000 arbres qui sont géolocalisés. Les données utilisées pour cet interface proviennent du portail de données ouvertes de la ville de Montréal. Le recensement et la géolocalisation des arbres sont effectués par les employés des arrondissements. Le développement de cet outil a débuté lors d'un hackathon de données ouvertes fournies par la ville, et a été poursuivi par Guillaume Larocque, professionnel de recherche au CSBQ.
En 1992, le Canada a signé la convention sur la diversité biologique qui fut entérinée la même année par le gouvernement du Québec. L’article 7 de la convention exige que les pays signataires identifient et suivent les composantes de la biodiversité qui sont importantes pour la conservation et le développement durable. Or, l’intensification du développement du territoire comme les changements climatiques affectent la biodiversité de diverses façons. Le gouvernement du Québec souhaite être proactif et anticiper les effets des perturbations naturelles et anthropiques sur la biodiversité de manière à pouvoir réagir, en termes de protection d’habitats et/ou de gestion durable des populations. Considérant ces besoins et par l’intermédiaire du MESI, le gouvernement a décidé de faire appel aux CSBQ pour développer la connaissance sur la valeur économique des services écologiques pour les industries québécoises.
Funding source: Ministère de l'économie de la science et de l'innovation
Jérôme Dupras, Andrew Gonzalez, Monique Poulin
L’Observatoire Aérien Canadien de la Biodiversité (CABO) implique cinq chercheurs canadiens en biodiversité et en télédétection. L’objectif principal sera d’étudier et de comprendre les changements de biodiversité végétale à l’échelle du Canada, en utilisant la technologie émergente de la spectranomique. CABO utilisera la spectroscopie à haute-fidélité pour mesurer les signatures spectrales de plantes canadiennes à plusieurs échelles spatiales et provenant de différents types d’écosystèmes, en utilisant des protocoles standardisés. Ce faisant, CABO va monter une base de données spectrales des plantes canadiennes et révolutionner la façon dont les données de biodiversité végétale sont acquises au Canada et à travers le monde. CABO renforcera d’autres initiatives internationales en spectranomique et positionnera le Canada comme leader mondial en science de biodiversité et de la conservation. Les fonds attribués au CABO constituent la quatrième subvention Frontières de la découverte du CRSNG d'un montant de $4 millions sur 4 ans.
Funding source: CRSNG - Frontières de la découverte
Anne Bruneau, Etienne Laliberté, Mark Vellend
Les connaissances écologiques actuelles sur les écosystèmes sont bien minces, particulièrement dans les écosystèmes nordiques, et ce manque de connaissances limite l’anticipation des conséquences des changements globaux. C’est pour remédier à ce problème criant que l’Observatoire des écosystèmes du Québec est mis sur pied. Concrètement, cet observatoire va permettre de valoriser les données écologiques déjà disponibles, en s'appuyant sur des initiatives déjà existantes telles que Canadensys, et d’harmoniser la collecte de celles à venir. L’Observatoire compte mettre en place une structure informatique ouverte composée d’une suite d’outils intégrés permettant la synthèse et la communication de l’état de nos écosystèmes québécois. Cette suite permettra, par exemple, une compilation des données en temps réel pour la production automatisée d’un atlas de la biodiversité du Québec ou encore l’automatisation des avant-projets d’évaluation d’impacts environnementaux. L’Observatoire a également comme mandat de contribuer à la formation et aux développements de nouvelles expertises en science de la biodiversité. L’Observatoire des écosystèmes du Québec fédère actuellement des acteurs de divers milieux (académique, gouvernemental, industriel, non gouvernemental) et peut compter sur l’implication de 4 regroupements stratégiques du FRQNT (CSBQ, CEN, Québec-Océan, GRIL) pour atteindre ses objectifs.
Funding source: CRSNG, CSBQ
Dominique Gravel, Timothée Poisot, Steve Vissault
À chaque année, les chercheurs et étudiants du CSBQ développent de nouvelles collaborations, co-supervisent de nouveaux étudiants, écrivent des articles dans des journaux prestigieux et explorent de nouveaux sujets de recherche. Le tableau de bord des activités de recherche, de collaboration et de formation du CSBQ est un outil interactif permettant d’explorer de façon intuitive les activités scientifiques et de formation de nos chercheurs et étudiants. Il fournit des représentations graphiques dynamiques de ce qu’est notre réseau aujourd’hui et de son évolution dans le temps. Bonne exploration!