Que peut nous apprendre le microbiome intestinal sur la santé des ours polaires ?
Les ours polaires sont très vulnérables en raison de la fonte de la glace de mer, induite par le changement climatique, car elle réduit leur accès à leur principale source de proie, les phoques annelés, qui doivent se déplacer sur la glace. Par conséquent, certains ours ont modifié leur comportement de recherche de nourriture en utilisant davantage les ressources alimentaires terrestres, comme les carcasses de baleines boréales, les oiseaux de rivage et les œufs d'oiseaux de rivage. Les changements de régime alimentaire peuvent avoir des répercussions importantes sur la santé d'une espèce et des individus, notamment en modifiant leur microbiome de l'intestin, qui est un assemblage de micro-organismes (principalement des bactéries) connus pour mener à bien de nombreux processus métaboliques et immunitaires importants pour leur organisme hôte. À ce jour, le microbiome intestinal est relativement peu étudié pour de nombreuses populations et espèces sauvages. Notre travail vise à décrire et à comparer de façon préliminaire la composition et la diversité des communautés microbiennes intestinales des ours polaires du sud de la mer de Beaufort et de l'est du Groenland, et à approfondir ces connaissances en évaluant comment les différences dans les régimes alimentaires respectifs de ces sous-populations géographiquement disparates pourraient alternativement façonner leur microbiote intestinal.
Megan Franz est une étudiante en maîtrise de l'Université McGill qui travaille sur ce projet pour sa thèse. Elle est supervisée par le Dr Melissa McKinney, professeure adjointe au département des sciences des ressources naturelles de l'Université McGill et titulaire d'une chaire de recherche du Canada sur les changements écologiques et les facteurs de stress environnementaux. Mégan est co-supervisée par le Dr Lyle Whyte, professeur au département des sciences des ressources naturelles de l'Université McGill et titulaire d'une chaire de recherche du Canada en microbiologie polaire. Le projet implique également une collaboration avec Kristin Laidre de l'Université de Washington et Todd Atwood de l'USGS Alaska Science Center.
2020-03-02