Nouvelle étude orchestrée par l’UQAC sur la biodiversité des fonds marins au Canada


Photo credits - M. Cusson et S. Moròn
Le professeur en écologie marine de l’UQAC, le Dr Mathieu Cusson, avec ses collègues provenant de 13 institutions canadiennes, vient de publier la plus vaste étude à ce jour sur la biodiversité des fonds marins du Canada. L’étude intitulée « Seafloor biodiversity of Canada's three oceans : Patterns, hotspots and potential drivers » a été publiée très récemment dans la revue Diversity and Distributions, un journal de premier plan dans le domaine. L'étude a évalué la biodiversité marine benthique des trois océans du Canada, du Pacifique à l'Atlantique en passant par l'Arctique. Le Dr Mathieu Cusson a orchestré les travaux de cette étude qui ont été amorcés dès 2013. Son postdoctorant et premier auteur de l’étude, le Dr Chih-Lin Wei, aujourd’hui professeur d'océanographie à l’Université Nationale de Taiwan, indique : « Il a fallu déployer d'énormes efforts pour compiler et analyser les données de plus de 13 000 échantillons, couvrant plus de 6 000 sites dans les trois océans du Canada. Nous sommes heureux de pouvoir réaliser ce projet. Il a été difficile de trouver, de formater, de valider et de normaliser les données sur la diversité ». Le Dr Wei ajoute que l’étape la plus cruciale a été de garantir aux fournisseurs de données que leurs données étaient entre de bonnes mains. « À l'aide d'informations sur le terrain compilées sur plusieurs années par plusieurs laboratoires, cette équipe a utilisé les données de près de 3400 espèces et taxons pour identifier les points chauds de la biodiversité dans les écosystèmes marins canadiens », a déclaré le Dr Ricardo Scrosati, coauteur de l'Université St. Francis Xavier. L'équipe a utilisé une méthode statistique de pointe en évaluation de la biodiversité. Cette méthode, développée par une statisticienne taïwanaise de renom, la Dre Anne Chao, pour estimer la biodiversité à partir de divers engins d'échantillonnage, puis a utilisé des informations environnementales pour explorer les causes les plus probables des patrons de la biodiversité observée. « Avec près de 60% de taxons de plus que les études précédentes, notre étude montre des points chauds inédits de la biodiversité, entre autres dans l'Arctique canadien, montrant que la vision dominante de la diminution de la diversité avec la latitude n’est pas toujours valide » explique le Dr Mathieu Cusson, leader du projet. Le Dr Scrosati dit que dans l'ensemble, nos résultats fournissent des informations précieuses qui devraient améliorer, entre autres objectifs, la conception d'aires marines protégées pour préserver notre riche et fascinante biodiversité benthique marine. "Nous sommes heureux de voir l'étude publiée dans cette revue, car elle a un facteur d'impact très élevé, ce qui suggère que l'étude sera largement vue dans la communauté scientifique du monde entier. Ainsi, d'une part, nous espérons attirer des collègues talentueux et les étudiants à poursuivre leurs études sur la biologie marine et, d'autre part, nous espérons voir nos approches appliquées à d'autres parties du monde vers une synthèse mondiale que la science est toujours à la recherche ", a déclaré le Dr Scrosati. Pourquoi étudier la biodiversité d’habitats qu’on ne voit pas ? Le Dr Mathieu Cusson souligne que la connaissance de la biodiversité des fonds marins aide à comprendre le fonctionnement des écosystèmes. Aussi, si dans un avenir proche les écosystèmes sont appelés à être modifiés dans leur biodiversité, ces études aiguillonneront les chercheurs sur les conséquences pour leur fonctionnement et, ultimement, pour les services écosystémiques qu’ils nous fournissent. Cliquez ici pour plus d'informations.

2020-03-05


Current page: 1