Gérer durablement les écosystèmes et maintenir la biodiversité : Faut-il un plan Sud pour le Québec?

LiEu Du Colloque

Concordia University Conference Centre
9e étage, 1450 Rue Guy
Montréal , Quebec H3H 2K7
Canada

 

Contexte

Alors que le plan nord fait les manchettes depuis quelques années, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer un plan Sud pour le Québec. Pourtant la zone sud subit des pressions importantes et cela de longue date. La perte de biodiversité y est importante du fait de la perte d’habitat (transformation des écosystèmes développement urbain, drainage), de l’exploitation des ressources qu’ils contiennent, de la pollution, des invasions biologiques et des changements climatiques et plus globalement d’un cadre règlementaire peu contraignant quand il existe.

Ces pressions affectent la biodiversité et induisent de profonds changements dans les fonctions et les services rendus par les écosystèmes dont dépendent de larges pans de l’économie et plus globalement notre bien-être. Considérant que la biodiversité et les écosystèmes sont la base de toute stratégie d’adaptation aux changements climatiques, le Québec devrait également se doter d’un plan Sud.

Le but de cet atelier est de jeter les bases d’un livre blanc qui propose une feuille de route pour mettre en œuvre les mesures de protection des écosystèmes et le maintien de la biodiversité et des services écologiques qui nous sont précieux. Les récentes manifestations soulignent l’importance de ces enjeux pour de nombreux acteurs, et la possibilité de dégager un consensus face aux actions à mettre en œuvre par ces acteurs. Cette vision consensuelle rassemblée dans ce livre blanc sera dévoilée lors du prochain congrès de l’ACFAS.

Les récentes manifestations pour l’environnement et le climat soulignent l’importance de ces enjeux pour de nombreux acteurs, et la possibilité de dégager un consensus face aux actions à mettre en œuvre par ces acteurs. Cette vision consensuelle rassemblée dans ce livre blanc sera dévoilée lors du prochain congrès de l’ACFAS.

Étapes du processus

Atelier du 18 Décembre 2019 : Rassembler des acteurs clés autour d’un ensemble de présentations sélectionnées qui vont servir de base à des échanges pour faire émerger des représentations consensuelles sur les grands enjeux et les actions prioritaires à mettre en œuvre.

Rédaction du livre blanc : Un livre blanc est rédigé à partir de ces représentations consensuelles. Il donne lieu à l’établissement d’un dialogue inclusif avec les autres acteurs qui valident les propositions et les bonifient pour en particulier les rendre très concrètes. Le livre blanc envisagé va détailler la mécanique nécessaire afin d’atteindre les objectifs de conservation des écosystèmes, de gestion durable et de maintien de la biodiversité, un plan d’actions prioritaires et l’ébauche d’un mode d’action pour les mettre en œuvre.

Colloque ACFAS : Le livre blanc est officiellement dévoilé dans le cadre d’un colloque de 2 jours à l’ACFAS en Avril 2020.

Partenaires

 

Panels 

Point de Vue Écologique

protection et gestion durable des territoires et de la biodiversité

Les écosystèmes et leur biodiversité représentent une garantie pour l’avenir sur laquelle le Québec se base en particulier pour sa stratégie d’adaptation aux changements climatiques. Le Québec conserve actuellement 10% de son territoire sous le statut d’aires protégées et vise à atteindre 17%. Ce chiffre cache néanmoins une répartition non homogène des aires protégées sur le territoire puisqu’elles ne représentent guère plus de 5% dans la zone méridionale.

Au-delà des seuils…qu’est-ce que signifie protéger 17% ou 20% du territoire ? Est-ce assez ou pas assez ? Faut-il mieux viser 100% de territoires gérés durablement ? Cela nous amène à considérer l’importance d’autres actions de conservation et de gestion complémentaires qui impliquent les propriétaires fonciers, qui détiennent la majeure partie du territoire dans le sud du Québec.

 

 Personnes

Joël Bonin

Conservation de la Nature Canada

Marie Jose Cote

MELCC

Andrew Gonzalez

Professeur, McGill University, QCBS Director

Michel Bergeron

MELCC

Point de vue socioéconomique

Représentations, Perceptions et pratiques

De récentes études montrent les bénéfices des aires protégées pour les populations riveraines des aires protégées. Les aires protégées et les bénéfices qu’elles apportent restent donc circonscrits.

Près de 80% de la population du Québec vit dans le corridor que constitue la vallée du St Laurent et la tenure privée concerne plus de 95% des superficies. Les enjeux de la conservation des habitats des espèces menacées et vulnérables en terres privées dans le Québec méridional sont donc des enjeux sociaux qui concernent en premier lieu l’ensemble des propriétaires fonciers, ainsi que les intervenants du milieu de la conservation.

 

Personnes

Jerome Dupras  Professeur, UQO
Ghalia Chahine  Coordonnatrice Environnement, amenagement et services conseils, UPA

Claude Nozères

Pêches et Océans Canada, Institut Maurice-Lamontagne
Robert Prairie Consultant
Point de vue de la mise en œuvre

les politiques et leur mise en œuvre par les parties en présence

Au-delà des politiques mises en œuvre en terre publique, la conservation des écosystèmes et de la biodiversité en terre privée remet en question les divisions sectorielles dans la gestion des écosystèmes (forêt, agriculture, urbain).  Cela incite à accroître la cohérence au plan réglementaire, et à l’amélioration des modes de concertation afin de favoriser l’acceptabilité d’une conception de la biodiversité en terre privée comme patrimoine collectif qu’il faut conserver.

La modernisation du règlement sur la protection des espèces menacées et vulnérables au Québec propose précisément d’élargir son domaine d’application aux terres privées, mais quels sont les défis que cette initiative pose ? Nous avons vu que l’élaboration et la mise en application de la loi sur la conservation des milieux humides et hydriques a posé son lot de défis.

 

 Personnes

Andréanne Paris Directrice Générale, Conseil Régional de l’Environnement de la Montérégie (CREM)
Sharon Clavet Direction de la Division du développement durable, Ville de Québec
Louise Gratton Consultante
Kim Marineau Biodiversité Conseil

Hubert Pelletier

Conservation de la Nature Canada

Zara Dionneand Yoanne

Présentation

Natura 2000, des directives européennes pour la protection des habitats et des espèces: l’approche wallonne.

 Face au constat à la fin du siècle dernier du déclin de la biodiversité sur son territoire, l’Union européenne, s’appuyant sur deux de ses Directives (Habitats et Oiseaux), a mis en place le Réseau Natura 2000.

Fort de ses 1.330.000 km² (60% terrestre, 40% marin, 18,7% du territoire des 28 états membres), il constitue le réseau coordonné d’aires protégées le plus vaste de la planète.

Le concept concilie la préservation de la nature et les activités humaines à travers un objectif spécifique qui vise à assurer le maintien ou, le cas échéant, le rétablissement dans un état de conservation favorable des habitats et des espèces d’intérêt communautaire.

A cette fin, la Commission européenne soumet les états membres à une obligation de résultats mais leur laisse la liberté de leur approche.

 La Wallonie, en tant qu’entité fédérée, exerce la compétence de la conservation de la Nature sur son territoire. Elle a établi son réseau Natura 2000 entre 2008 et 2015 à travers la sélection et la désignation après enquête publique de 240 sites, sur base de critères scientifiques et des meilleures connaissances naturalistes d’alors.

Ce réseau couvre aujourd’hui près de 221.000 ha soit 13% du territoire dont les trois-quarts sont occupés par de la forêt tant publique que privée. Il abrite 41 habitats d’intérêt communautaire dont 10 sont prioritaires, 69 espèces de la directive habitats et 65 espèces de la directive oiseaux.

La stratégie d’implémentation combine une base réglementaire et un démarchage actif pour des contractualisations volontaires.

 C’est ainsi que l’établissement d’une méthodologie de cartographie et d’inventaire a permis l’identification des enjeux biologiques et a donné l’assise nécessaire à la réglementation grâce à la définition des unités de gestion dans les sites et des mesures de conservation qui y sont associées. Une politique de compensation permet aux exploitants et propriétaires concernés d’être indemnisés pour la perte de revenus induite.

 Enfin, pour répondre à la demande de l’Europe d’évaluer périodiquement l’efficacité du réseau, la mise en place d’un vaste dispositif de monitoring des états de conservation des habitats et des espèces concernés, dans et hors réseau, a été organisée. Cette démarche mobilise de nombreuses ressources mais permet tous les 6 ans un nouvel état des lieux, base nécessaire à la réorientation des stratégies de conservation de la biodiversité régionale.

 

Luc Derochette

Luc Derochette

Luc Derochette est ingénieur des Eaux et Forêts (FSAGembloux, 1990), diplôme qu’il a obtenu après un travail sur la ouananiche du Lac St-Jean.

Il a commencé sa carrière professionnelle en Afrique Centrale dans le cadre de projets de développement rural pour différents bailleurs.

Il est depuis 2005 Coordonnateur de la cellule Nature de la Direction de la Nature et de l’Eau (Service Public de Wallonie). Il y organise avec une vingtaine de collaborateurs la mission d’implémentation des directives environnementales européennes Natura 2000, ce qui comprend les inventaires biologiques et l’appui à la gestion.

Il garde par ailleurs un pied sur d’autres continents (Afrique, Asie) où il réalise des missions de consultance en montage et évaluation de projets.