Organisée par le groupe de travail CSBQ en biodiversité urbaine et l’Institut de recherche en biologie végétale

19 Mars, 2015,  8h30- 17h00

Université McGill, New Residence Hall

3625 Avenue du Parc, Montréal, Québec H2X 3P8

Description générale

Prolifération des surfaces imperméables, fragmentation et destruction des habitats, homogénéisation biotique, nos villes sont généralement considérées comme des milieux pauvres voire hostiles à la biodiversité. Pourrait-il en être autrement? Comment miser sur les atouts des villes pour mieux les planifier et les concevoir en vue d’en augmenter la biodiversité? Cette conférence vous permettra d’apprendre comment la recherche couplée à des initiatives portées par les autorités locales permet aux villes de Berlin en Allemagne et de Melbourne en Australie de rencontrer ces objectifs. De même, un aperçu des avancées les plus récentes sur le sujet au Québec sera aussi présenté. Un rendez-vous à ne pas manquer pour tous ceux que l’état actuel de la biodiversité urbaine et le rôle du design urbain en cette matière préoccupent et intéressent!

PROGRAMME COMPLET (avec PDF des présentations)

Invités spéciaux:ingo_kowarik

Ingo Kowarik, Professeur en science des écosystèmes/ écologie des plantes dans le département d’Écologie de la Technische Universität de Berlin

Titre de sa présentation: L’intégration de la conservation de la biodiversité dans le développement urbain: l’exemple de Berlin

 

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Nicholas (Nick) Williams,  Phytoécologiste, Green Infrastructure Research Group (GIRG), Université de Melbourne, Australie

Titre de sa présentation: Accroître les habitats urbains pour la biodiversité avec les infrastructures vertes

 

Ingo Kowarik est professeur en science des écosystèmes/ écologie des plantes dans le département d’Écologie de la Technische Universität de Berlin en Allemagne depuis 1999. Ingo est aménagiste et phytoécologiste. Sa recherche se concentre dans trois domaines : (i) les patrons et mécanismes de la biodiversité urbaine, (ii) les impacts des plantes invasives dans et à l’extérieur des villes, et (iii) le développement d’approches afin d’accroitre les fonctions liées à la biodiversité dans les infrastructures vertes urbaines. Il est aussi impliqué bénévolement comme Commissaire de l’état en conservation de la nature et en aménagement du territoire de l’état fédéral de Berlin. Cette fonction lui permet de s’impliquer au sein de nombreux processus de développement de l’infrastructure verte de Berlin.

L’intégration de la conservation de la biodiversité dans le développement urbain: l’exemple de Berlin.

Dans un monde de plus en plus urbanisé, deux questions émergent: comment les utilisations du territoire peuvent-elle contribuer à la conservation de la biodiversité dans les villes et comment la biodiversité peut-elle être intégrée au développement urbain? Les approches conventionnelles de conservation en milieu urbain se concentrent sur la protection ou la restauration de milieux naturels résiduels. L’exemple de Berlin illustre que les éléments naturels ainsi que les écosystèmes modifiés par l’homme tels les parcs et les nouveaux habitats industriel-urbains peuvent avoir une richesse biotique importante, bien que présentant des fonctions écologiques différentes. À Berlin ce constat a mené à une diversification des stratégies de conservation basées sur principalement trois approches : (i) la protection de zones de conservation depuis le début du 20e siècle incluant des écosystèmes humanisés; (ii) l’intégration de la conservation et des enjeux sociaux dans les outils d’aménagement à partir de la fin des années 1980; (iii) l’inclusion des parties prenantes dans le développement et la mise en œuvre de stratégies de biodiversité urbaine qui couvrent toutes les utilisations du territoire (depuis 2010). L’expérience de Berlin illustre que la coopération entre la science, les ONG et les politiciens peut mener à un développement urbain axé sur la biodiversité.

Le Dr. Nicholas (Nick) Williams est un écologiste travaillant principalement dans les milieux urbains. Pour lui, les milieux urbains représentent à la fois la source de la grande majorité des problèmes environnementaux mondiaux et le plus grand espoir de l’humanité pour un avenir durable. Par l’entremise de sa recherche, Nick tente de mieux comprendre les patrons de biodiversité urbaine et les processus écosystémiques tout en développant des solutions appliquées afin de réduire les impacts négatifs de l’urbanisation sur la perte de biodiversité, les îlots de chaleur, le ruissellement des eaux pluviales et les émissions de C02. Sa recherche en biodiversité se concentre sur la végétation et particulièrement, sur les prairies naturelles et les traits fonctionnels des végétaux. Il a aussi travaillé sur les mammifères, les mollusques et de plus en plus sur les insectes. Avec ses collègues en sciences sociales, Dr Williams a étudié l’aspect le plus complexe des environnements urbains- les humains! En 2007, il a établi un programme de recherche afin de développer et d’évaluer les bénéfices des infrastructures vertes, et plus particulièrement, des toits verts comme stratégie d’adaptation contre les impacts des changements climatiques pour les villes australiennes. Avec ses collègues Steve Livesly et John Rayner, Nick dirige le Green Infrastructure Research Group (GIRG) à l’University of Melbourne. Ses projets récents incluent la quantification des bénéfices en terme de biodiversité des espaces verts urbains tels les jardins, les parcs et terrains de golf, le développement de lignes directrices pour minimiser les effets de l’îlot de chaleur urbain et l’évaluation de l’efficacité des programmes de jardinage pour la faune. Le Dr Williams a publié plus de 40 articles scientifiques et présente régulièrement ses travaux à des conférences nationales et internationales.

Accroître les habitats urbains pour la biodiversité avec les infrastructures vertes

Puisqu’il est peu probable que de nouveaux habitats soient créés, la conservation et l’amélioration de la biodiversité urbaine dépendra sur la modification d’infrastructures vertes existantes. L’infrastructure urbaine verte, les cours résidentielles, les aires de récréation, les arbres le long des rues, les jardins de pluie et les toits verts qui composent nos villes peuvent supporter une portion substantielle de la biodiversité existante. Par contre, les espèces qui y sont présentes ont tendance à être limitées à celles qui peuvent tolérer les habitats urbains modifiés. Nous avons complété une série de sondages sur la biodiversité dans les jardins résidentiels, les golfs urbains, les petits parcs et les toits verts de Melbourne afin de lier la diversité d’espèces aux types et caractéristiques des habitats. Les terrains de golf sont d’importants réservoirs de biodiversité urbaine, ayant la plus grande richesse en espèces d’oiseaux, d’insectes mangés par les chauves-souris, et d’abeilles ainsi que forte abondance de coléoptères et d’hémiptères. Une plus grande complexité de la structure végétative de plantes indigènes dans ces infrastructures expliquerait ce résultat. Ainsi, l’ajout de plantes indigènes dans les infrastructures vertes afin de diversifier la structure végétative ainsi que la modification des pratiques de gestion induisant la simplification des écosystèmes urbains devraient donc améliorer la biodiversité urbaine. Les mêmes principes peuvent s’appliquer aux toits verts et jardins de pluie qui ne sont pas nécessairement conçus pour l’amélioration de la biodiversité.

 

 

Programme

8h30: Accueil et inscription des participants

8h50: Mot de bienvenu  / Danielle Dagenais / Présentation du Groupe de travail

9h00: Integration of biodiversity conservation into urban development: the example of Berlin / Ingo Kowarik

9h45: Questions de l’auditoire

10h00: Pause-café

10h20: IDENT-Cité Ahuntsic-Cartierville. Un projet de recherche et de sensibilisation à l’importance de la diversité en ville / Alain Paquette, Christian Messier et Nathalie Lapointe

Dès 2009 nous avons établi à Montréal le premier d’une série de dispositifs expérimentaux sur la biodiversité et les fonctions des écosystèmes forestiers. Le réseau IDENT (International Diversity Experiment Network with Trees) en contient déjà six, en Amérique du Nord et en Europe. Le premier, établit à Ste-Anne-de-Bellevue, compte plus de 12,000 arbres de 19 espèces plantés en communautés variant en nombre d’espèces (1 à 12), composition et diversité fonctionnelle. Les résultats démontrent que la croissance et les fonctions de l’écosystème sont améliorées avec une augmentation de la diversité. L’objectif du projet Ahuntsic-Cartierville est d’amener les gens à mieux considérer l’importance du choix de l’arbre et d’une diversité d’espèces ayant des caractéristiques écologiques variées afin de maximiser les bénéfices importants rendus par ceux-ci en ville, notamment sur la santé humaine. L’installation est intégrée au Parcours Gouin et à la Maison Verte d’Ahuntsic-Cartierville, un projet de conception intégrée. Le dispositif, installé au printemps 2015, inclura le millionième arbre planté pour la science du réseau TreeDivNet, auquel IDENT est intégré. L’installation, en spirale, propose un parcours le long duquel le visiteur fera l’expérience d’une diversité grandissante d’espèces mais aussi de formes et de fonctions. De l’animation à la fois fixe et interactive sera aussi proposée, de même que des mesures continues et ponctuelles des effets de la diversité.

10h50: Dynamique écologique et biodiversité des ruisseaux urbains : le cas de Laval / Marie-Christine Bellemare et Beatrix Beisner

Les cours d’eau en milieu urbain ont subi à travers les dernières décennies de larges perturbations de nature anthropique. Redressement, déviation, canalisation, enrochement, certains ruisseaux sont devenus des décharges à ciel ouvert alors que d’autres sont tout simplement disparus sous les projets de développement. Dans la ville de Laval, encore aujourd’hui, les travaux effectués dans les cours d’eau continuent d’être réalisés dans une perspective unilatérale d’écoulement de l’eau dans le but de réduire les risques d’inondations des quartiers. Quels sont les effets de cette pratique sur la dynamique écologique des cours d’eau suite à ces travaux? Puisqu’au-delà de leurs fonctions hydriques, les cours d’eau en milieu urbain peuvent et doivent également contribuer à l’amélioration de la qualité de l’eau et à la conservation de la diversité biologique des zones urbaines, et pour ce faire, ces écosystèmes doivent être fonctionnels. Mieux protéger ces écosystèmes, prévenir leur dégradation et restaurer ces milieux nécessite alors une évaluation de leur état écologique. C’est dans cet objectif que s’inscrit la présente recherche, qui vise à réaliser l’évaluation du niveau de santé écologique et de biodiversité des ruisseaux urbains lavallois, sur la base d’indicateurs écologiques et physiques mis en lien avec leur niveau d’urbanisation.  Le projet s’échelonnant sur un minimum de 10 ans est composé de deux volets : (i) l’évaluation de l’état écologique des écosystèmes et (ii) la restauration éventuelle de certains sites en collaboration avec la ville de Laval, la Fondation de la faune du Québec et le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec.

11h10: How can the connectivity of the greenway network in Southwest Montreal be improved? Scenarios for enhancing the wellbeing of biodiversity and humans / Megan Deslauriers et Jochen A.G. Jaeger

La connectivité est définie par Taylor et al. (1993) comme étant le «degré avec lequel le paysage facilite ou entrave le mouvement entre les parcelles d’habitats».Elle peut être utilisée pour évaluer dans quelle mesure l’environnement bâti permet à la faune et aux humains de se déplacer entre les habitats et les sites de loisirs. Dans le Sud-Ouest de Montréal, un réseau de voies vertes a été proposé afin d’améliorer l’accès à ces espaces. Les plans de développement résidentiel sur le site du Club de Golf Meadowbrook pourraient toutefois compromettre la viabilité de ce réseau en diminuant l’accès aux habitats de haute qualité ainsi qu’à l’espace public. Dans cette étude, la connectivité du réseau a été mesurée en utilisant la taille effective de maille (meff); une mesure utilisée comme indicateur pour l’Indice de biodiversité urbaine (CBI Index). Nous avons appliqué cette méthode pour évaluer le rôle du golf Meadowbrook dans la connectivité du réseau de voies vertes de l’arrondissement du Sud-Ouest et de l’effet que son développement aurait selon différents scénarios. Les niveaux actuels et futurs potentiels de connectivité ont été mesurés à la fois pour les espaces utilisés par la faune et ceux utilisés par les résidents. Actuellement, les espaces disponibles pour la faune sont limitées en raison de leur isolement et des structures présentes, telles que les routes, entravant la circulation entre les habitats. Toutefois, l’identification de sites à être restaurés ou créés comme habitats ou zones de loisirs met en évidence la possibilité d’augmenter sensiblement la connectivité du réseau dans l’avenir. Le golf Meadowbrook à un grand potentiel de servir comme une composante essentielle du réseau de voies vertes dans le futur du secteur, sa destruction serait donc néfaste dans un contexte de connectivité. Nous recommandons que les urbanistes considèrent le grand potentiel de ce site dans leur plan d’aménagement.

11h30: Biodiversité des abeilles sauvages dans deux villes québécoises et contribution de l’agriculture urbaine/ Étienne Normandin, Nicolas J. Vereecken, Chris Buddle, Valérie Fournier

L’urbanisation est l’activité humaine contribuant le plus à la perte d’habitats résultant à l’extirpation d’une grande quantité d’espèces localement. Les abeilles sauvages sont les pollinisateurs les plus répandus, mais encore trop peu est connu sur les mécanismes de l’urbanisation qui affectent les communautés d’abeilles sauvages et les types d’espaces verts qui contribuent le plus à leur conservation. Au Canada, aucune étude d’ampleur n’a encore été réalisée sur ce sujet. Notre étude avait comme objectif de décrire et comparer la diversité, la composition et la dynamique de leurs communautés dans deux villes, Montréal et Québec. Ces composantes de la biodiversité sont mesurées dans trois types d’habitats, soit les cimetières, les jardins communautaires et les parcs urbains, puis leur valeur pour la conservation est discutée. Les abeilles ont été capturées aux pièges bols et au filet entomologique en 2012 et 2013 dans 46 sites/année. Un total de 32 237 spécimens répartis dans 200 espèces et 6 familles ont été identifiés. Malgré la bonne uniformité des communautés, la présence d’espèces dominantes et exotiques est importante. De plus, l’analyse de la stabilité spatio-temporelle des communautés d’abeilles sauvages démontre que leur dynamique est propre à chaque ville. Ceci démontre que l’environnement urbain peut abriter une diversité notable d’abeilles sauvages, mais avoir un effet structurel sur leurs communautés. Finalement, nos résultats révèlent que les jardins communautaires abritent la diversité fonctionnelle la plus élevée. L’agriculture pratiquée dans ces jardins, apporte donc une contribution importante à la conservation de la biodiversité des abeilles sauvages urbaines.

11h50: Lunch

13h20:Increasing urban biodiversity habitat using green infrastructures / Nicholas Williams

14h05: Questions de l’auditoire

14h20: Protecting the l’Anse a l’Orme Ecoforest Corridor: A Montreal Island Biodiversity Hotspot / Ryan Young

Conseiller municipal et naturaliste, Ryan Young discutera de l’histoire du mouvement populaire pour protéger le corridor écoforestier de la rivière à l’Orme. Son discours mettra également en lumière la richesse de la biodiversité dans la région. Il discutera aussi des opportunités et des défis auxquels les décideurs font face quand il s’agit de la conservation du territoire. Ayant grandi à Sainte-Anne-de-Bellevue, il a exploré la région depuis qu’il était assez vieux pour se balader seul avec ses amis dans les bois. Aujourd’hui, il continue d’explorer la région en tant qu’ornithologue et naturaliste en plus de surveiller et maintenir plus de 20 nichoirs pour canard. Dans son rôle de conseiller municipal de Ste-Anne-de-Bellevue, il continue de guider la plupart des politiques que la municipalité a mise en œuvre pour préserver la diversité biologique du corridor écoforestier. Avant d’être élu conseiller municipal Ryan a siégé au conseil d’administration de la Coalition Verte et a été impliqué dans l’Association pour la protection du bois Angell.

14h40: Vers l’implantation d’une Ceinture et trame verte dans la grande région de Montréal / Jérome Dupras

Cette conférence décrit d’abord le contexte environnemental et politique de la région et analyse les opportunités, les contraintes, les avantages et les inconvénients de la mise en œuvre d’une Ceinture et trame verte dans le Grand Montréal. Grâce à l’analyse d’entretiens semi-dirigés tenus avec des acteurs impliqués dans la planification de la région, nous cherchons à comprendre les conditions qui pourraient mener à la mise en place de ce type de projet. Nous concluons que les experts favorisent une approche menant à la connectivité écologique, mais ils soulignent plusieurs obstacles qui pourraient entraver sa mise en œuvre.

15h00: Pause-café

15h20: Indicateurs de l’intégrité écologique et de la biodiversité des milieux aquatiques de la ville de Montréal/ Bernadette Pinel-Alloul, Ilinca Marinescu, El-Amine Mimouni, Maryse Robert et Deborah Kufner

Les étangs et petits lacs ont un rôle essentiel pour la conservation de la biodiversité aquatique en région urbaine. Il est donc nécessaire de développer les connaissances sur les écosystèmes aquatiques dans les grandes villes afin de sélectionner les meilleurs bioindicateurs pour évaluer leur intégrité écologique et la qualité des eaux. Dans cette étude, nous avons testé le potentiel de plusieurs métriques basées sur les communautés planctoniques et benthiques comme bioindicateurs de la biodiversité et de la qualité de l’eau dans 20 plans d’eau (étangs, lacs et marécages) de l’île de Montréal. Les métriques basées sur la richesse et la composition du phytoplancton, du zooplancton et des macroinvertébrés ont permis de définir la typologie des plans d’eau, en particulier des distinguer les milieux temporaires ou permanents. Bien que situés en zone urbaine et sujets à de nombreux stress anthropiques, les milieux aquatiques de l’île de Montréal sont des habitats très riches qui favorisent la conservation de la biodiversité tant au niveau régional que local, et ce pour les communautés planctoniques et benthiques. La végétation aquatique en zone littorale constitue un important refuge de biodiversité tandis que les milieux temporaires offre des conditions uniques pour le développement d’espèces rares. Les relations entre les métriques et les conditions environnementales (origine et aménagement des étangs, développement résidentiel, qualité de l’eau et eutrophisation) ont été déterminées pour sélectionner les meilleurs bioindicateurs à utiliser dans les programmes d’évaluation de la conservation de la biodiversité et de la qualité des eaux des plans d’eau de la ville de Montréal.

15h40: Diversité spécifique et fonctionnelle dans les forêts riveraines en milieu urbain/ Marie-Hélène Brice, Stéphanie Pellerin, Monique Poulin

Les forêts riveraines rendent de nombreux services écosystémiques, en plus d’être des points chauds de biodiversité. Cependant, en milieu urbain, l’intensité des perturbations anthropiques peut transformer la composition et le fonctionnement de ces écosystèmes. Ce projet vise à comprendre les effets de l’urbanisation à la fois sur la diversité spécifique et la diversité fonctionnelle des plantes dans les forêts riveraines. À cette fin, des inventaires floristiques ont été réalisés dans 57 forêts riveraines de la région de Montréal. Afin d’étudier la variation de la composition fonctionnelle avec l’urbanisation, huit traits fonctionnels ont été documentés pour chaque espèce. Chaque forêt a été caractérisée par des variables relatives au paysage urbain environnant, aux conditions locales des forêts et aux processus spatiaux générés par le courant. Ces trois sous-ensembles de variables expliquaient environ 40% de la variation de la composition fonctionnelle des herbacées et la majorité de cette variation était spatialement structurée (30%). La dispersion par le courant le long des rivières semble donc être un processus important dans la structuration des communautés herbacées. L’étude de la diversité spécifique a révélé de nouveaux aspects de la distribution de la végétation des forêts riveraines urbaines. Les indices LCBD (local contribution to beta diversity) décrivent l’unicité de la communauté végétale dans chaque forêt. La comparaison avec la richesse en espèces a montré que la LCBD était négativement corrélée à richesse spécifique (r = -0.60). Toutefois, cette relation découlait en fait de la forte corrélation négative entre la LCBD et la richesse en espèces indigènes (r = -0.68) alors que la corrélation avec la richesse en espèces exotiques était nulle. Ainsi, les forêts ayant une composition en espèce unique étaient souvent très pauvres en espèces herbacées indigènes.

16h00: La biodiversité des friches urbaines : un attrait pour les usagers/ Maude Léonard, M. Juan J. Torres, Danielle Dagenais

De nombreuses recherches indiquent que les friches urbaines végétalisées abritent une flore et une faune d’intérêt. Par ailleurs, dans plusieurs villes du monde, des friches sont fréquentées par des usagers. Mais les activités pratiquées et les raisons de l’utilisation de la friche pour ces pratiques sont encore peu connues. Afin de combler cette lacune, une étude exploratoire a porté sur deux friches fréquentées : le Champs des possibles dans l’arrondissement Plateau-Mont-Royal et le Boisé Jean-Milot dans l’arrondissement Anjou de la ville de Montréal. Cette recherche s’inscrit dans une approche qualitative visant à comprendre le phénomène étudié. Pour ce faire, des entretiens semi-dirigés ont été menés in situ avec 22 usagers présentant des profils de pratiques variées. Le contenu des entrevues a été soumis à une analyse thématique. Neuf types de pratiques ont été identifiés. Certaines activités sont directement liées à la présence de diversité végétale et entomologique. Par ailleurs, le caractère sauvage et spontané, la structure de la végétation ainsi que la diversité des ambiances retrouvées dans les friches sont des qualités relevées par les usagers associées à la présence de la biodiversité. Les cas étudiés indiquent que la friche est un espace vert d’exception, complémentaire au parc urbain. Ces résultats peuvent conduire à une vision innovante de l’avenir des friches, à la conception et à la planification de nouveaux types d’espaces verts urbains en plus de diversifier les paysages de la ville.

16h20: Mots de la fin