L'adaptation des légumineuses tropicales du genre Erythrina aux pollinisateurs
Chez les angiospermes, les fleurs exhibent une diversité phénotypique incroyable. Ainsi, leurs formes varient énormément d'une espèce à l'autre et reflètent souvent la diversité des pollinisateurs; les plantes s'adaptant afin de maximiser le transfert de pollen. Nous étudions le genre tropical Erythrina, appartenant à la famille des légumineuses, comme modèle afin de mieux comprendre l’évolution de la forme florale en réponse aux pressions de sélection des pollinisateurs. Ce genre compte 131 espèces pollinisées principalement par les oiseaux (colibris et passereaux) et les abeilles. La pollinisation par les abeilles et les passereaux, considérée comme l’état ancestral est associé à des fleurs ouvertes, tandis que la pollinisation par les colibris a probablement évolué plus récemment. Dans ce projet, nous avons caractérisé la forme des fleurs à l’aide d’analyses géomorphométriques de spécimens d'herbier, et leur évolution a été inférée grâce à une phylogénie moléculaire. Les résultats démontrent que la pollinisation par les colibris est apparue de manière indépendante plusieurs fois au cours de l’évolution, et est accompagnée d’une série d’adaptations similaires, telles les fleurs tubulaires. Ceci suggère que les colibris exercent une forte pression de sélection et que le phénotype tend à converger vers une forme florale bien précise.
Source de financement: CRSNG, Fondation Mutua Madrileña (Madrid, Espagne)
Anne Bruneau, Simon Joly, Gonzalo Bilbao Gómez-Martino
Ajouté par: Sébastien Renaut 2017-03-27