Claire Burnel

Université de Montréal
Candidat Ph.D.

superviseur(e): Sara Teitelbaum
Stéphane Moulin, Université de Montréal
Début: 2023-09-05

Projet

Indicateurs de biodiversité au Québec : acteurs et enjeux des quantifications entre science et politique
Cette étude a pour but d'observer directement les enjeux de négociations, de traductions et de compromis entre des acteurs scientifiques et politiques, à mesure qu’ils prennent place dans le choix des indicateurs de biodiversité de deux programmes : le Plan Nature 2030, et le Réseau de Suivi de la Biodiversité du Québec (le premier projet à grande échelle de suivi de la biodiversité dans la province, dans un contexte où les indicateurs de biodiversité sont encouragés par les accords internationaux depuis les années 1990). Ce terrain, grâce au fait que le Québec commence seulement à implanter des indicateurs à l'échelle de son territoire, devait permettre de rétablir la dimension politique de ces outils de quantification. Pour cela le terrain se fera par l'observation de réunions de ces deux programmes ainsi que par des entrevues semi-dirigées. L'objectif est de comparer ces programmes (l'un servant au suivi d'une politique publique, l'autre au suivi de l'état de la biodiversité) car s'ils sont tous deux issus de l'initiative du Ministère de l'Environnement, le PN2030réunit des biologistes fonctionnaires du Ministère, tandis que le RSBQ réunit des scientifiques académiques. Les entrevues permettront notamment d'étudier la posture que les acteurs défendent à la lumière de la tension au niveau individuel, puisqu’ils évoluent à l'interface de deux sphères aux intérêts divergents, mais aussi car ils possèdent des intérêts propres en lien avec leurs carrières. Cela est d’autant plus intéressant qu’au Québec les experts du PN2030 ont une identité « hybride » :ils viennent de la science académique et sont fonctionnaires au Ministère. Ils brouillent la frontière bien établie et étudiée en Europe entre les acteurs scientifiques experts et les acteurs politiques décideurs. Cette étude permettra donc d’étoffer la littérature sur l’institutionnalisation de l’objet biodiversité au Canada et de rétablir la dimension politique d’outils de quantification souvent présentés comme neutres et objectifs. Le cas particulier du Québec permettra de mettre en lumière les enjeux de juridiction sur la question de la biodiversité en contexte fédéral, et de s’intéresser à un phénomène peu présent en Europe où la littérature sur les indicateurs abonde : l’hybridité d’acteurs experts fonctionnaires. Cela est d’autant plus intéressant qu’au Québec les experts du PN2030 ont une identité « hybride » :ils viennent de la science académique et sont fonctionnaires au Ministère. Ils brouillent la frontière bien établie et étudiée en Europe entre les acteurs scientifiques experts et les acteurs politiques décideurs. Cette étude permettra donc d’étoffer la littérature sur l’institutionnalisation de l’objet biodiversité au Canada et de rétablir la dimension politique d’outils de quantification souvent présentés comme neutres et objectifs. Le cas particulier du Québec permettra de mettre en lumière les enjeux de juridiction sur la question de la biodiversité en contexte fédéral, et de s’intéresser à un phénomène peu présent en Europe où la littérature sur les indicateurs abonde : l’hybridité d’acteurs experts fonctionnaires.

Mots-clés

Biodiversité, expertise, quantification, indicateurs, interface science/politique