Ariane Pouliot-Drouin

Université de Montréal
Candidat M.Sc.

superviseur(e): Sophie Breton
Début: 2023-01-02
Fin: 2024-12-31

Projet

Étude d'un système naturel d'hétéroplasmie afin de mieux comprendre son impact sur les fonctions des mitochondries.
De règle générale, chez les animaux, les mitochondries (les centrales énergétiques des cellules) et leur génome (ADN mitochondrial ou ADNmt) sont transmises de façon uniparentale par la mère. Ainsi, toutes nos cellules possèdent des molécules d’ADNmt identiques. Cela fait en sorte de maintenir une compatibilité entre les génomes mitochondrial et nucléaire pour le bon fonctionnement bioénergétique des cellules. La présence de plus d’un type d’ADNmt dans nos cellules, une situation nommée « hétéroplasmie », peut mener à des incompatibilités mitonucléaires et affecter l’efficacité bioénergétique des cellules. Ce phénomène est associé à plusieurs maladies chez l’humain. Or, un système naturellement hétéroplasmique existe chez certaines espèces de bivalves qui possèdent une transmission uniparentale double où l’ADNmt maternel (ADNmt F) ainsi que l’ADNmt paternel (ADNmt M) sont respectivement transmis par les oeufs et les spermatozoïdes aux embryons. Cependant, seuls les individus mâles conservent l’ADNmt M dans leurs gonades, spécifiquement dans leurs spermatozoïdes. Les mâles sont donc hétéroplasmiques, car ils possèdent deux types d’ADNmt (qui sont extrêmement divergents génétiquement) contrairement aux femelles qui sont habituellement homoplasmiques pour l’ADNmt F. De plus, l’ADNmt M est occasionnellement détecté dans les tissus somatiques des mâles et plus rarement des femelles. Cela pourrait possiblement affecter l’efficacité bioénergétique des cellules, du moins, c’est notre hypothèse. Ce projet de recherche cherche donc à mettre en relation le niveau d’hétéroplasmie de tissus somatiques et les activités enzymatiques mitochondriales afin d’avoir un regard plus éclairé sur l’impact de l’hétéroplasmie mitochondriale chez un modèle animal naturellement hétéroplasmique.

Mots-clés

physiologie, Mitochondries, ADN mitochondrial, Hétéroplasmie, Double transmission uniparentale, Bivalves