David Bolduc

Université Laval
Candidat M.Sc.

superviseur(e): Pierre Legagneux
Dominique Fauteux, Musée Canadien de la Nature
Début: 2020-09-01

Projet

Rôle de l'hermine dans les cycles de lemmings du Haut-Arctique canadien
Les micromammifères en tout genre ont un rôle essentiel dans leurs écosystèmes respectifs. Ceci est particulièrement vrai lorsqu’ils présentent de grandes fluctuations d’abondances, créant temporairement des conditions idéales pour la reproduction de leurs prédateurs et modulant ainsi les maillons du réseau trophique. Les causes de ces fluctuations restent à ce jour inconnues, mais les petits mustélidés sont de plus en plus soupçonnés de donner le rythme de ces cycles. Ce projet vise donc à caractériser la dynamique de population de l’hermine (Mustela erminea) à l’île Bylot, dans le Haut-Arctique canadien, où le lemming brun (Lemmus trimicronatus) et le lemming variables (Dicrostonyx groenlandicus) présente des cycles d’abondances d’une période de 3-4 ans. Le premier objectif sera d’évaluer si ce petit mustélidé présente une dynamique cyclique tout comme celle de ces proies en utilisant des données d’abondances relatives, des observations opportunistes et des données de présence-absence à long-terme. Le deuxième objectif consiste à tester l’hypothèse du prédateur spécialiste, qui stipule que les petits mustélidés seraient en cause dans les cycles de micromammifères. Nous déterminerons d’abords si l’abondance relative d’hermines, évalué lors du premier objectif, est dépendante de la densité de lemmings obtenues par trappage vivant. Par la suite, nous estimerons l’effet de la prédation des hermines sur le taux de croissance hivernal des lemmings. Le taux de prédation peut être évalué grâce aux nids d’hivers de lemmings, dont certains portent des signes de prédation par l’hermine. Finalement, avec les mêmes données, l’effet de la prédation sur les densités printanières et la phase de faible abondance sera déterminé. Ce projet permettra de mettre en lumière le rôle que ce prédateur cryptique pourrait avoir sur les populations de lemming et, par leur entremise, sur l’ensemble de l’écosystème Arctique.