Audrey-Anne Laurin

Université du Québec en Outaouais
Candidat M.Sc.

superviseur(e): Angélique Dupuch
Philippe Nolet, Université du Québec en Outaouais
Début: 2018-05-01
Fin: 2020-08-31


Projet

Facteurs déterminant le comportement de sélection d'habitat et de déplacement du cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) en forêt feuillue aménagée
Les dommages du broutage sur la régénération forestière sont importants dans les forêts feuillues du sud du Québec, notamment en raison des fortes abondances de cerfs de Virginie (Odocoileus virginianus) qu’on y retrouve (jusqu’à 30 individus/km2; Collard et al. 2010). Les nombreuses études réalisées dans les forêts feuillues de l’Amérique du Nord révèlent que l’intensité des dommages varie fortement dans le temps, d’un peuplement à l’autre et même au sein d’un peuplement (Russell et al. 2001). Cette variabilité spatiale des dommages liés au broutage par le cerf est difficilement explicable avec les connaissances actuelles. La compréhension des facteurs qui déterminent l’intensité et les patrons spatiaux des dommages sur les semis d’arbres est pourtant essentielle si l’on souhaite prédire les succès et la composition de la régénération forestière après traitement sylvicole. Cette incompréhension vient en partie du fait que plusieurs facteurs agissant à différentes échelles spatiales semblent impliqués (Horsley et al. 2003; Nuttle et al. 2013). Par exemple, à fine échelle spatiale, les dommages du broutage dépendent entre autres de l’épaisseur de neige et de l’abondance et de la diversité de la végétation avoisinante consommable par le cerf, tandis que le type de couvert forestier ou l’agencement spatial des peuplements sont importants à l’échelle du peuplement et du paysage (Reismoser & Gossow 1996; Augustine et al. 1998; Partl et al. 2002; Matonis et al. 2011). De plus, beaucoup d’études cherchent à expliquer l’intensité des dommages sur la régénération forestière en fonction de la densité de cerfs dans les peuplements, mais cette relation s’avère généralement faible (e.g., Barrett & Schmitz 2013). Le cerf doit faire des compromis lors de sa sélection des peuplements à utiliser et des parcelles dans lesquelles il va s’alimenter, dans le but de satisfaire ses différents besoins (alimentation, repos, reproduction, évitement des prédateurs et thermorégulation). Il n’est donc pas surprenant de constater que l’intensité du broutage ne soit pas systématiquement reliée à la densité de cerfs, puisqu’un peuplement peut être fortement utilisé par les cerfs, mais pour d’autres raisons que l’alimentation. Ainsi, la compréhension des facteurs qui déterminent l’intensité et le patron spatial des dommages sur la régénération forestière semble nécessiter une bonne compréhension du comportement de sélection d’habitat (échelle du peuplement et du paysage) et des parcelles alimentaires au sein des peuplements (échelle fine) par le cerf. Au sein de ce projet, on propose donc de déterminer l’importance de ces comportements dans l’explication de l’intensité et des patrons spatiaux des dommages sur la régénération forestière. Pour cela, on propose de déterminer les facteurs environnementaux qui influencent i) l’utilisation par le cerf de peuplements ayant subis différents traitements sylvicoles forestiers et ii) les déplacements au sein des peuplements. Par la suite, on déterminera lesquels de ces facteurs déterminent l’intensité et les patrons spatiaux des dommages sur les semis d’essences d’intérêt.

Mots-clés

Sélection d'habitat, plant-animal relationship, Behavioral Ecology, prey/predators interactions, Régénération forestière