Projet

Résilience et connectivité des vers polychètes marins (et leurs endosymbiotes) des sources hydrothermales du Pacifique nord-est
La machinerie pour l’exploitation des gisements de sulfures massifs volcanogènes des sources hydrothermales est déjà opérationnelle et la délivrance de permis miniers est imminente malgré d’inquiétantes lacunes de connaissances sur ces écosystèmes. En effet, dans une optique de sauvegarde, il est particulièrement important de savoir si la faune peut survivre ou être restaurée sur un site exploité. Malheureusement, nous n’en savons pas assez sur les réponses physiologiques des espèces clés aux changements de conditions environnementales et sur l’inter-connectivité entre sources. Dans le Pacifique nord-est, la faune hydrothermale est caractérisée par de denses populations de l’espèce fondatrice Ridgeia piscesae. Ces vers tubicoles ne possèdent pas de système digestif et dépendent pour leur nutrition de leur bactéries symbiotiques chimiolitotrophes. Étrangement, ces vers possèdent une grande plasticité phénotypique associée aux conditions environnementales très variées (en terme de température, d’oxygène et de concentration de minéraux) dans lesquelles ils se retrouvent. Du fait de leur distribution étendue, de leur rôle écologique important, et de leurs multiples morphotypes associés aux régimes thermaux, les vers de l’espèce R.piscesae sont un excellent modèle pour étudier la connectivité et la résilience dans les sources hydrothermales. Ainsi, les objectifs de ma thèse sont de 1) comprendre comment ces vers tolèrent un si grand éventail de conditions environnementales et 2) de comparer la connectivité inter-sources entre les populations d’hôtes et de symbiontes. Ultimement, ce projet vise à identifier des mécanismes généraux d’adaptation physiologique et des modèles de colonisation dans les sources hydrothermales du Pacifique nord-est afin de fournir des lignes directrices de conservation aux opérations minières et d’aider à l’établissement d’aires marines protégées.