Limoilou-Amélie Renaud

Université de Sherbrooke
Candidat Ph.D.

superviseur(e): Fanie Pelletier
Marco Festa Bianchet
Début: 2014-05-01
Fin: 2018-05-01

Projet

Les effets maternels et la plasticité phénotypique chez les brebis du mouflon d’Amérique (Ovis canadensis).
Comprendre comment le développement de la progéniture dépend de l’environnement maternel est crucial en écologie et en évolution, parce que cet environnement affecte directement la survie et la reproduction du jeune. Issus du concept des soins parentaux, les effets maternels sont définis comme l’influence du phénotype de la mère sur celui de sa progéniture, au-delà de la transmission génétique. Dans un environnement changeant, la plasticité dans les traits maternels est une façon permettant d’investiguer les effets maternels, pour mieux comprendre la capacité des mères à s’adapter aux changements rapides. La période de soins maternels, longue chez les mammifères, peut aussi nous renseigner sur la façon dont les mères diffèrent entre elles et affectent la croissance et la survie de leur progéniture. Dans les environnements nordiques et tempérés, les dates de naissance coïncident souvent avec le pic de disponibilité des ressources. Dans le cadre de mon doctorat, j’explore la plasticité en dates de naissance chez les brebis du mouflon d’Amérique (Ovis canadensis), en lien avec les variabilités annuelles climatiques et météorologiques, ainsi que les caractéristiques maternelles. En second lieu, je penche sur les différences individuelles en terme de soins maternels, et les conséquences potentielles sur la croissance des agneaux. J’étudie spécifiquement la lactation, et en analysant des échantillons de lait pour leur concentration en gras, protéine, lactose et minéraux. Enfin, j’étudie les différences individuelles en terme de mortalité néonatale. Un suivi régulier des brebis marquées permet la détermination de leur statut de lactation et donc, de leur succès reproducteur. Les caractéristiques maternelles et les facteurs écologiques tels que la prédation pourraient nous renseigner sur ce qui influence la survie dans les premiers jours de vie des nouveau-nés du mouflon, qui dépendent entièrement de la nourriture et de la protection prodigués par leur mère. Pour répondre à mes questions, j’utilise les données issues d’un suivi à long terme du mouflon d'Amérique à Ram Mountain, Alberta, où tous les individus ont été marqués et suivis de la naissance à la mort. Un suivi de la population a commencé en 1971. Le pedigree et les associations mères-agneaux sont connus avec certitude, grâce à des techniques moléculaires et des observations comportementales; tous les agneaux sont marqués à l’intérieur de leur premier été.