Végétation spontanée ou restauration, Biodiversité dans les écosystèmes urbains
Modératrice: Danielle Dagenais, Université de Montréal
Bio
Danielle Dagenais est Professeure agrégée, École d’architecture de paysage, Université de Montréa. Elle est chercheure associée à la Chaire en paysage et environnement de l’Université de Montréal (CPEUM), à la Chaire UNESCO en paysage et environnement de l’Université de Montréal (CUPEUM), au Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CÉRIUM) et au Centre de la science de la biodiversité du Québec (CSBQ). Ses recherches portent sur les phytotechnologies (toits verts, systèmes végétalisés de gestion des eaux pluviales, etc), l’intégration paysagère et aspects techniques, la nature urbaine et le concepts écologiques et conception paysagère. Danielle travaillais en particulier sur « L’implantation urbaine des toits verts extensifs dans le contexte canadien : acceptabilité sociale, critères de design et stratégies d’implantation », Programme d’enjeux environnementaux canadiens, Conseil de recherche en sciences humaines du Canada.
Résumé: Les pratiques actuelles en matière de restauration des écosystèmes vont de l’intervention intensive (enrichissement et travail du sol, semis et plantation d’espèces prédeterminées) visant à reproduire la situation avant perturbation à une gestion plus souple fondée sur la colonisation du site par la végétation spontanée. Comment les résultats de ces deux approches opposées se comparent-ils en terme de biodiversité, de fonctionnalité et d’acceptabilité sociale des écosystèmes résultants? Cette table-ronde permettra de faire le point sur cette question d’actualité et de la cadrer dans les enjeux actuels de perte de biodiversité, de prolifération des espèces envahissantes, d’adaptation de la ville aux changements climatiques et de demande sociale de nature.
Flore spontanée des rues et structures urbaines
Nathalie Machon, professeure d’écologie au Muséum National d’Histoire Naturelle (France)
Bio
Elle a fait sa thèse sa l’Université d’Orsay (France) sur la variabilité génétique des arbres forestiers de 2001 à 2005 et a été en poste au Muséum National d’Histoire Naturelle (France) en tant que Maitre de conférences de 1996 à 2005 pour travailler sur les problèmes génétiques des populations végétales à faibles effectifs. Elle est professeure d’écologie au Muséum depuis 2005. Sa recherche a pour objectif de mettre en évidence les liens entre activités humaines et diversité végétale : un axe vise plus précisément à travailler sur les facteurs de réussites des plans de restauration de populations de plantes rares et menacées. Un autre étudie les relations entre structure des villes, gestion, et qualité des communautés végétales urbaines. Elle est coordinatrice de deux projets de science participative qui ont pour objet la flore : Vigie-flore qui fait appel aux réseaux de botanistes français pour faire des suivis de la flore du territoire métropolitain et « Sauvages de ma rue » qui incite les citadins non initiés à apprendre à connaitre la flore spontanée de leur rue et à envoyer des données d’inventaires.
Résumé: La ville est un environnement artificiel hautement contraignant pour toute espèce végétale ou animale qui tente de s’y installer. Cependant, de plus en plus de travaux mettent en évidence la relation entre qualité de la biodiversité et bien être des citadins. Le maintien et l’amélioration de la qualité de la biodiversité urbaine nécessite la présence de sites favorables au développement des espèces, ainsi que des connexions entre ces sites. Le but de cet exposé est de définir quelle flore s’installe spontanément dans les villes et comment s’organisent les migrations entre les communautés végétales, en relation avec les structures urbaines. Ce projet a été développé à partir de deux sortes de données : (1) les données recueillies par les citadins bénévoles sur la flore de leurs trottoirs dans le cadre du projet « Sauvages de ma rue » et qui visent à mettre en évidence les caractéristiques des espèces végétales qui peuplent les villes en fonction de l’intensité de l’urbanisation et de la configuration des quartiers et (2) les données recueillies par des botanistes sur la végétation de 1500 pieds d’arbres depuis 4 ans qui permettent de travailler sur les déplacements des espèces, entre ces structures, d’une année sur l’autre.
La valeur de la végétation spontanée dans les villes
Jeremy Lundholm, Saint Mary’s University, NS, Canada
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Résumé: La végétation spontanée urbaine se retrouve partout dans les villes, à des « sites » couvrant une large gamme d’échelles spatiales. Je synthétise ici les résultats de plusieurs études de terrain sur la diversité des plantes et des arthropodes, l’approvisionnement des services des écosystèmes et le rôle de l’hétérogénéité de l’habitat sur la diversité des espèces Les terrains vacants dans la région de Halifax abritent de nombreuses espèces de plantes, bien que près de 50% ne soient pas indigènes. Ces habitats abritent une diversité et une abondance d’insectes plus élevée que d’autres habitats tels que les pelouses et les forêts urbaines. Le principal indicateur de la diversité des arthropodes dans les terrains vagues est la diversité des plantes. Il ne vaut peut être pas la peine d’investir dans la restauration des lots vacants, car souvent, ils sont éloignés des autres communautés de plantes indigènes dans la région, et seront l’objet de réaménagement. Les ressources devraient plutôt être allouées à la restauration des vestiges de forêts urbaines, où la diversité des espèces indigènes est encore élevé, mais est menacée par les espèces envahissantes et la proximité d’habitations résidentielles. La végétation spontanée à Xi’an, en Chine est soumise à des conditions urbaines beaucoup plus sévère que de nombreuses villes d’Amérique du Nord, mais est encore associée à des gradients environnementaux, entre autre avec l’hétérogénéité de l’environnement. La valeur de cette végétation, où la plupart des espèces communes ne sont pas indigènes, est discutable, mais peut être utile pour assainir les sites gravement dégradés. Enfin, je discute quelques-unes des valeurs culturelles associées à la végétation spontanée urbaine.
Mouvement science de la biodiversité ouvert: outils et pratiques en matière de partage de données
Modérateur: Timothée Poisot, chercheur postdoctoral UQAR, représentant étudiant CSBQ
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Timothée Poisot est chercheur post-doctoral à l’Université du Québec à Rimouski, et Marsden post-doctoral fellow à l’Université de Canterbury. Sa recherche porte sur la variation de la structure des communautés écologiques et ses conséquences pour les propriétés écosystèmiques.
Résumé: L’écosystème qui entoure le processus de publication des articles scientifiques se transforme rapidement, et il est nécessaire d’adapter nos pratiques à cette nouvelle réalité. J’illustre comment l’utilisation des serveurs de pré-publication, et le partage ouvert des données (i) permet d’augmenter la visibilité des chercheurs en début de carrière, en rendant disponible leur production scientifique en parallèle au (long) processus éditorial, et (ii) bénéficie à long terme à l’ensemble de la communauté scientifique, en ouvrant l’accès a l’information.
Automatisation des analyses en biodiversité en utilisant des bases de données libres, intégrées grâce à des librairies R
Scott Chamberlain, Chercheur postdoctorant à Simon Fraser University
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Résumé: Les produits et matières premières de la science, tels les documents, données et le code, circulent de plus en plus librement sur l’internet. Les scientifiques ont donc un accès facile à ces produits, du moins ceux qui sont libre de droits. Bien que la quantité croissante de ressources scientifiques sur le Web offre un grand potentiel pour l’avancement la recherche, l’absence d’outils empêche les scientifiques de tirer pleinement avantage. La production scientifique comprend communément de nombreux outils ou logiciels différents (par exemple : un navigateur, Excel, SigmaPlot, SAS) ; cette longue suite augmente les possibilité d’erreurs et est difficilement reproductible. rOpenSci – un effort collectif pour concevoir des outils libres de droits, et pour faciliter la science ouverte – construit des ponts entre les sources de données sur le web et le logiciel R, un environnement de programmation déjà familier à de nombreux biologistes. Les outils que nous concevons permettent d’acquérir des données et et de les partager dans l’environnement open source R, où l’on peut manipuler, analyser et visualiser les données, et créer un « worfklow » au sein d’un seul logiciel. La reproductibilité en est facilitée, de même que la collaboration ce qui stimule d’autant plus stimuler une science ouverte.
Nordicana-D : le nouveau portail de partage de données du CEN presente
Geneviève Allard, UQAR
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Coordonnatrice adjointe au Centre d’études Nordiques ainsi que coordonnatrice du Groupe de recherche sur les environnements nordiques BORÉAS à l’UQAR, Geneviève Allard apporte son soutien à l’avancement des activités de recherche sur les environnements nordiques à l’UQAR et au sein du réseau CEN. Elle participe à la gestion du vaste réseau de stations de recherche et d’observatoires climatiques et environnementaux du CEN et a contribué à la création de Nordicana-D, un outil de gestion et de partage des ensembles de données générées par les travaux des membres du CEN.
Résumé: Le projet Nordicana D (http://www.cen.ulaval.ca/nordicanad/) comme exemple de projet d’archive ouverte mis en place par un regroupement de chercheurs, les challenges rencontrées, etc. Le Centre d’études nordiques (CEN) étudie les géosystèmes et les écosystèmes dans le but de contribuer au développement durable des régions nordiques. La présence du CEN sur le territoire se matérialise par son réseau de 9 stations de recherche (Qaujisarvik) et de 80 stations automatisées de surveillance de l’environnement (SILA), réparties dans huit zones bioclimatiques du Québec et de l’Est de l’Arctique canadien. Établi sur plusieurs années avec la collaboration des populations locales, gouvernements, industriels et universités, le réseau CEN est devenu un élément clé dans le développement de collaborations internationales menant à de vastes programmes d’études conjoints tels que ADAPT et PAGE21. Le réseau CEN est une contribution canadienne unique et substantielle au réseau pan-arctique SAON. La collection Nordicana-D a récemment été créée dans le but de faciliter la gestion et le partage des données environnementales générées par le CEN. La collection comprend des rapports numériques de données, révisés par les pairs, et archivés par le CEN. Chaque parution contient des données et des métadonnées, est associée à un Digital Object Identifier (DOI) et est rattachée au Catalogue des données polaires. Tout utilisateur intéressé peut télécharger librement les données et valeurs dérivées (moyennes journalières, mensuelles, annuelles) dans la mesure où il en reconnait l’origine par citation.
Le panel sera complété par un atelier de formation sur le potentiel du rOpenSci organisé par Scott Chamberlain une trousse à outil pour la science ouverte.
Orientations gouvernementales en matière de diversité biologique 2013
Sabrina Courant, Chargée de projet en biodiversité, MDDEFP
En octobre 2010, à Nagoya au Japon, le Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020 de la Convention sur la diversité biologique était adopté, incluant vingt objectifs concertés nommés « objectifs d’Aichi ». Ce plan et les objectifs d’Aichi servent de toile de fond à ce nouvel élan que le Québec veut se donner en matière de conservation de la diversité biologique sur son territoire. Ces orientations gouvernementales, adoptées en juin 2013, concernent l’ensemble des ministères et organismes du gouvernement du Québec. Leur adoption devrait également avoir des retombées positives sur la participation de la société civile dans la détermination et la mise en œuvre d’actions qui concourent à l’atteinte des objectifs d’Aichi et du Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020. L’approche proposée repose sur trois enjeux fondamentaux qui touchent simultanément les trois dimensions indissociables du développement durable. Ces trois enjeux sont subdivisés en sept grandes orientations gouvernementales qui vous seront présentées lors de cette conférence.
Un observatoire de la biodiversité pour le Québec
Modérateur: Andrew Gonzalez, McGill University, Directeur du CSBQ
L’intensification de l’utilisation du territoire dans un contexte marqué par les changements climatiques est un grand défi pour la communauté scientifique qui voit néanmoins l’opportunité pour le Québec de se doter d’un système de suivi de la biodiversité à long terme et grande échelle afin d’étudier les réponses actuelles et futures de la biodiversité aux changements environnementaux d’origine naturelle ou anthropique. Le CSBQ s’est fixé comme grand projet de soutenir la création d’un observatoire de la biodiversité du Québec, en collaboration avec l’administration provinciale, les autres regroupements stratégiques et leurs partenaires. Sur le long terme et dans une perspective de gestion adaptative du territoire québécois, cet observatoire aurait pour objectif de rassembler et de publier les informations nécessaires pour développer les modèles qui vont permettre de prédire les changements de la biodiversité et les services écologiques associés afin de mieux les gérer.
Présentation des sites et ressources qui peuvent être mises en commun
Présentation dispositif suivi : Pedro Peres Neto, UQAM
Présentation sites CSBQ : Andrew Gonzalez, McGill
Présentation sites GRIL : Beatrix Beisner, UQAM
Présentation sites CEF : Louis Bernier et Daniel Kneeshaw, UQAM
Présentation sites CEN : Genevieve Allard, UQAR
Table ronde : CSBQ-GRIL-CEF-CEN-MDDEFP autour des questions suivantes: Les besoins, Les enjeux : scientifiques et techniques – formule intégrative, Les ressources existantes qui peuvent être mises en commun et Les ressources humaines qui peuvent permettre une première matérialisation de l’observatoire
Ce panel va permettre de préparer un atelier regroupant les principaux protagonistes pour affiner le concept d’observatoire de la biodiversité du Québec.