La biodiversité et les services écologiques fournis par les écosystèmes sont vitaux pour l’humanité. Au-delà des services d’approvisionnement (nourriture, ressources fossiles, ressources génétiques) qui font l’objet de transactions économiques, nous bénéficions gratuitement, et souvent inconsciemment, de bien d’autres services: services d’auto-entretien (des fonctionnalités écosystémiques, comme le cycle des nutriments), services de régulation (régulation du climat) et services culturels (activités spirituelles et récréatives), selon la typologie de l’Évaluation des Écosystèmes du Millénaire. De nouvelles initiatives sont nécessaires pour renverser les tendances observées de perte de la biodiversité, en particulier, des stratégies qui vont permettre la prise en compte de ce problème global au travers d’actions locales et régionales. Une des approches privilégiées reconnaît le rôle que jouent le milieu des affaires et plus globalement l’économie dans les changements de la biodiversité. Les entreprises altèrent la biodiversité au travers de leur besoins en processus écosystémiques et en services écologiques. Ces entreprises dégagent des profits de (a) l’usage de ressources renouvelables (pêcheries) et non renouvelables (carburant fossiles) qui sont issus des écosystèmes, (b) de la destruction de la biodiversité et des services écologiques (BSE) par l’urbanisation (construction d’infrastructures), (c) de l’homogénéisation de la production de systèmes biologiques (monocultures) ou (d) la gestion des dommages, impacts et pollutions issus de l’action d’autres acteurs (par exemple le traitement des eaux usées). Les moyens qui vont permettre au milieu des affaires de s’impliquer dans les questions de BSE sont encore en développement et peu accessibles, ce qui a été désigné comme une des principales barrières à la conservation et à l’utilisation durable de la biodiversité lors de la COP 10. C’est pourquoi la décision X/21 sur l’engagement du milieu des affaires met en exergue le besoin d’encourager l’établissement de fora de dialogue entre les parties afin (i) d’intégrer la biodiversité dans les stratégies des entreprises, (ii) d’accroitre le niveau de connaissance sur les outils BSE existants, (iii) d’en développer de nouveaux, (iv) de suivre leur usage et (iv) d’apprendre des expériences. Afin de répondre à ces besoins, le Centre de la Science de la Biodiversité du Québec et ses partenaires ont lancé une initiative commune: le Projet de Bilan de la biodiversité et des Entreprises du Québec (PBBEQ). Partenaires PBBEQ et le “club des utilisateurs”